mardi 23 mars 2010

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A bientôt

vendredi 12 mars 2010

Les locataires de l'été de Charles Simmons

C'est pendant l'été de 1968 que je tombais amoureux et que mon père se noya : voilà comment débute Les Locataires de l'été.



Sur la plage du Cap Bone où ses parents possèdent une maison de vacances, Michael 15 ans tombe amoureux de Zina, 20 ans, qui loue avec sa mère un petit pavillon sur leur propriété. Tout va pour le mieux car elle semble s'attacher à lui mais les choses n'avancent pas aussi vite que le rêverait Michael. Pendant qu'il fait sa cour, il observe aussi les allées et venues des adultes -ceux-ci l'acceptant avec une facilité quelque peu déconcertante dans leur cercle- qu'il croit comprendre. C'est qu'au jeu des observations, son amie Hillyer est un peu plus fort que lui. Et le drame annoncé dès l'incipit se produit. Peut-être aurait il mieux fallu pour Michael demeurer à l'état d'innocence quelques pages de plus...



Charles Simmons est un écrivain américain dont j'ignorai l'existence jusqu'à ce qu'à ce que la couverture de ce livre me fasse de l'oeil. Et oui je suis faible : Edward Hopper+Phebus Libretto = objet du désir. Et je ne regrette pas d'avoir déboursé 1 euros 50 chez Boulinier pour assouvir ma nouvelle envie de collection de Libretto parce que j'ai vraiment adoré ce roman. Le style est très simple ( mais c'est un compliment) et les phrases sont épurées d'adjectifs qualificatifs comme truculent qu'on ne devrait plus retrouver dans aucun livre rédigé après 2003. Pour reprendre Lily, je dirais que ce roman n'a pas un gramme de trop, et c'est vraiment agréable de lire un texte aussi parfaitement maîtrisé.

Les locataires de l'Ete est un roman d'apprentissage troublant, mais absolument pas pervers. Ce qui m'a troublé c'est la facilité déconcertante des relations entre les adultes et Michael. Dans ce roman, jamais les adolescents ne sont mis à l'écart des adultes, ils partagent leurs conversations et leurs verres de vodka et tout cela semble naturel. Ce n'est pas l'idée que je me faisais de la société américaine des années 60, et même de la société actuelle. Mais leurs échanges d'égaux à égaux ne sont pas du tout malsains. C'est ce qui m'a marqué le plus dans ce livre. La relation entre Michael et son père est d'ailleurs une des plus belles relations père-fils qu'il m'ait été donnée de lire, même si je dois bien l'avouer, j'ai eu affaire à bien peu de relations père-fils dans ma vie de lectrice.

Pour parler de littérature en général, la lecture des Locataires de l'été marque ma première réelle incursion dans la littérature américaine dite contemporaine et j'ai hâte de continuer mon exploration. Et donc OUI, je vous le recommande plus que chaudement!

lundi 8 mars 2010

La lamentation du prépuce de Shalom Auslander




Shalom Auslander n'est peut-être pas l'homme le plus drôle du monde, mais il est près du but, assurément. Dans La lamentation du prépuce, son premier roman, il est presque parvenu à me faire mourir de rire. Il faut croire que mon heure n'était pas encore venue ou que Dieu ne m'en veut pas tant que ça.

Shalom, 35 ans va bientôt devenir père pour la première fois. Mais comme Dieu lui en veut, il va certainement tuer sa femme et l'enfant qu'elle porte. Pourquoi Dieu lui en veut-il, lui qui est censé n'être qu'amour et lumière ? Parce que Shalom vient d'une famille juive orthodoxe et qu'il mange en cachette du porc et des trucs non cachères depuis qu'il a 9 ans. Dans la famille de Shalom, Dieu n'est pas un type très sympa, bien au contraire. Donc Dieu va se venger et faire le faire souffrir en lui prenant ce qu'il a de plus cher au monde.

Ca pourrait être un livre très dur qui deviendrait un film très dur (et très bien) réalisé par Amos Gitai, mais c'est plutôt drôle. En vrai je crois que la jeunesse de Shalom Auslander n'a pas été trés facile, mais il sait la raconter avec tellement d'ironie et de sarcasme que ça en devient génial.

J'ai mis un peu de temps à lire ces 300 pages, parce que ce n'est pas un roman avec une vrai intrigue. Je lisais deux ou trois chapitres et je je le reposais. Je me suis même forcée à le lire sans commencer autre chose pour en parler ici rapidement, non pas que le livre soit mauvais, mais que je n'arrive jamais à lire d'une traite les livres d'humour.

Je pourrais en dire plus, mais je m'aperçois que pour parler d'un livre "drôle" le mieux au fond c'est d'en citer un extrait. Voilà celui qui m'a fait le plus rire :

"Mes professeurs m'ont enseigné qu'un juif qui met la honte à ses coreligionnaire commet un péché que la mort venue d'en haut punira, et j'ai bien peur que ces récits entrent dans ce cas de figure. Mais je respire un bon coup, et je me dis qu'Aron Spelling va très bien, et si lui n'est pas un sujet d'embarras pour son peuple, je me demande qui peut bien l'être... -Et Aaron ? dis-je à Dieu. Va embêter Aaron!"

Nous sommes le 8 Mars 2010, Pax Auslander et ses parents Orli et Shalom sont toujours en vie, ils vivent à Woodstock et Shalom a publié un deuxième livre : " Attention, Dieu méchant". Aaron Spelling est mort, mais c'est parce qu'il était vieux. Les vieillards ont tendance à disparaître assez régulièrement. C'est sa fille Tori qui a repris son rôle de "sujet d'embarras". Si j'étais elle, je ferais attention...

samedi 6 mars 2010

An education de Lone Scherfig



Jenny Mellor, 16 ans au début des années 60 ( la garce!) excelle en classe de littérature ( Rochester aussi, ça aide à exceller!) mais est trop moyenne en latin. Le mignon Graham la drague un peu pendant qu'ils répètent à l'orchestre mais ses parents ne l'aiment pas trop. Le genre de ses parents c'est plutôt David Goldman qui a le double de son âge mais mène grand train. Jenny se laisse facilement convaincre : étudier c'est bien mais acheter du Burn-Jones et danser dans les club à la mode c'est mieux. Avec David Jenny a le sentiment de vivre, et ce sentiment lui plait plus que d'étudier le latin. Avec l'aval de ses parents qui oublient vite Oxford, Jenny accepte de se fiancer.

David est un personnage original dans la petite vie bien rangée que Jenny mène à Twickenham. Il fume des cigarettes française, il roule en Bristol et son meilleur ami collectionne les oeuvres d'art. Jenny ne sait pas trop comment il gagne sa vie, elle le devine, n'en est pas trop satisfaite mais préfère toujours ça à étudier le latin. Et puis il l'emmène à Paris... c'est tout de même plus chic ( en français dans le texte) que d'aller au concert de son école de fille!

Pour vraiment comprendre An Education, il faut savoir que dans un anglais noble et aujourd'hui un peu désuet " to be educated" ne voulait pas dire qu'on ne sortait pas d'une grotte néolithique, mais qu'on sortait d'Oxford ou de Cambridge. Etait "educated" celui qui était allé à l'université, et il fût une époque aujourd'hui révolue où en dehors des compétitions d'aviron oxbridgienne il n'y avait point de salut!

A la place d'une éducation classique à Oxford, David( qui n'est pas educated, c'est un self made man!) offre à Jenny une éducation IRL si l'on peut dire. C'est fou comme un titre de livre et de film peut vous faire réfléchir au sens d'un mot, au sens des choses... Faut il mieux analyser des livres et des idées ou faire de sa vie un roman ? Lynn Barber, la journaliste anglaise dont s'est inspiré Nick Hornby pour écrire le scenario de ce film, a eu la chance de vivre les deux. Elle a eu le beurre et l'argent du beurre ce qu'elle explique très bien dans cet article que je vous invite à lire.

Bon parlons de cinéma au moins un tout petit peu. Il m'a beaucoup plu et je crois que c'est là l'essentiel, non ? Carrey Mulligan que j'adorais déjà parce qu'elle a un passif Austenien et BBCien plus que convaincant ( Pride & Prejudice, Northanger Abbey, Bleak House) est vraiment parfaite. Et oui elle se transforme très bien en Audrey Hepburn, si tout le monde le dit c'est que c'est vrai! Peter Sarsgaard est parfait lui aussi, mais il est humain, et allongé sur son lit avec un marcel il fait aussi pervers-pépère que les autres. Dominic Cooper est génial en collectionneur d'art de Bedford Square ( what a flat mes amis, what a flat!) et Rosamund Pike est... éblouissante. Oui déjà c'est une des plus belle fille du monde, mais alors là elle joue les idiotes à merveilles. Elle n'en fait jamais trop, ne tombe pas dans la niaiserie ne rit pas bêtement. Elle est idiote comme il faut sans avoir l'air de sortir d'une émission de télé-réalité sur des starlettes américaines... Les parents de Jenny aussi sont très bien, eux aussi sont charmés par David et semblent revivre à son contact.

Ah oui et aussi avant de tellement vous ennuyer, j'ai adoré les références à Rochester et son aveuglement. Mais je n'en dis pas plus, il faut voir le film pour comprendre. Je crois que cette partie vient du scenario, mais c'est plutôt bien vu.

mardi 2 mars 2010

Un amour vintage d'Isabel Wolff





Autant vous le dire tout de suite : je n'aime pas Isabel Wolff. Enfin pas elle, ses livres. En février 2002 si je me souviens bien, j'avais lu " les tribulations de Tiffany Trott" et je n'avais pas du tout aimé. A l'époque, j'avais trouvé que c'était honteusement pompé sur Bridget Jones. Mais à l'époque, on ne parlait pas encore de "chick-litt", j'étais loin de m'imaginer que des douzaines d'héroïnes célibataires et gaffeuses allaient venir envahir les étals des libraires.

Et puis les titres reprenaient tous le même schémas :Les mésaventures de Minty Malone, Misérable Miranda, Rose à la rescousse... Non, franchement ça ne me disait rien du tout. Et je les ai soigneusement évité pendant une petite dizaine d'année. Et pour être sincère, même aujourd'hui ça ne me tente pas.

Pourtant, j'ai eu très envie de lire Un amour vintage, parce qu'Emjy me l'avait conseillé. Après une petite balade chez Gibert samedi dernier qui m'a offert la chance de le trouver au prix de 6 euros, je suis rentrée chez moi avec le livre dans la poche. Grand bien m'en a pris!

Tout d'abord, pas d'héroïne gaffeuse à la recherche du grand amour. Phoebe Swifft, c'est tout le contraire! Très affectée par la mort de sa meilleure amie dont elle se sent responsable, cette brillante commissaire-priseur spécialisée dans la mode chez Christies, décide d'ouvrir une boutique de vêtements vintage dans le petit quartier londonien où elle habite. Dans un roman de chick litt classique, elle serait en procès avec son voisin le fleuriste et à la fin ils se marieraient et auraient beaucoup d'argent. Mais là c'est un peu moins facile que ça et je crois ne pas me tromper en disant qu'on se demande jusqu'à la fin avec qui Phoebe finira et surtout si elle finira avec quelqu'un. C'est plutôt bon signe de commencer un roman chick-litt sans deviner la fin au bout de 3 pages dès qu'un mâle pointe le bout de son nez!

A côté de ça, il y a bien évidemment quelques petites critiques à faire : les robes magiques qui font le bonheur de leurs clientes ( pour le coup là c'est cousu de fil de soie blanc vintage!), les clientes gentilles comme tout, la jeune ado de 16 ans aussi détestable qu'il est permis de l'être, et cette charmante vieille dame qui a tant de chose en commun avec l'héroïne! Et puis la provence et ses vignobles, qui font tant rêver les anglo-saxons... Mais bon, ça n'entache pas vraiment le roman.

Petit à petit on découvre pourquoi Phoebe se sent coupable de la mort de son amie Emma, on la voit exorciser ses vieux démons en aidant une autre femme à vaincre les siens et tout cela est très agréable. Et puis aussi mention spéciale à la mère de Phoebe, qui n'est pas du tout une mère de chick litt qui cherche à tout prix à voir sa fille casée. L'histoire des parents de Phoebe est d'ailleurs assez originale et touchante. Un bon point.

Un autre bon point c'est la façon très visible dont Isabel Wolff s'est documenté pour écrire son roman. L'héroïne est une passionnée de vieux vêtements ( le mot vintage m'énerve un peu depuis qu'on trouve du H&M vintage sur ebay!) et j'ai été bluffée par tous les noms de maisons de couture aujourd'hui oubliée qu'on retrouve au détour d'une ligne. Non mais voilà Fortuny quoi, qui parle encore de Fortuny aujourd'hui ? Ca m'a donné envie de ressortir des étagères mes vieux livres d'histoire de la mode... Isabell Wolff n'est pas une modeuse du net qui saute au plafond en croyant découvrir une nouvelle styliste qui s'appelle Sylvia Rielle ou pire qui prend Sport Max pour une ligne de jogging! Donc je ne peux que dire chapeau, elle a ouvert des vrais livres sur le sujet!

Bref toutes les comédies romantiques ne sont pas des réussites, idem pour les romans de chick-litt, mais celui là est une bien jolie surprise que je vous recommande!

lundi 1 mars 2010

Dance me to the end of love

version Jack Vettriano


Et version Madeleine Peyroux

jeudi 25 février 2010

A single man de Tom Ford



George Falconer, un professeur de littérature (sans doute à UCLA) décide de mettre fin à ses jours parce qu'il n'arrive pas à survivre à la mort de Jim, son compagnon. C'est sa dernière journée, entrelacée de quelques souvenirs furtifs, que nous donne à voir Tom Ford.

George ( Colin Firth, aussi parfait que Colin Firth peut l'être) se réveille après un cauchemar et en se tournant dans son lit, se rapelle qu'il vit désormais seul. Il n'a pas réussi à mourir dans son sommeil comme toutes les autres nuits, et décide alors que cette journée sera sa dernière journée.

Il se prépare, répond au coup de téléphone matutinal de son amie Charley ( Julianne Moore plus belle que jamais) tout aussi seule que lui, salue une dernière fois sa femme de ménage, monte dans sa voiture et se rend à l'université pour donner un dernier cours sur Aldous Huxley. Il fait aussi d'autres choses comme aller vider son coffre, préparer son suaire et vider son bureau sous l'œil intéressé d'un de ses élèves ( Nicolas Hoult, qui a bien grandi depuis About a boy et qui porte le jean blanc et le pull angora à la perfection), rencontrer un gigolo espagnol des plus sensuel, danser un twist et se faire offrir un taille crayon. Et bien sûr, se souvenir de Jim( Matthew Goode) de leur rencontre, de leur dernière conversation, et de plein d'autres choses parce que les gens qui s'aiment pendant seize ans ont forcément beaucoup de souvenirs.

Il était légitime de se demander si Tom Ford allait réussir son premier film ( Je dis premier parce que j'espère qu'il y en aura d'autres) mais depuis la dernière Mostra de Venise il n'y avait plus aucun doute à se faire. Tom Ford après avoir été un styliste brillant est devenu un réalisateur brillant. Quand il déclarait, en quittant Gucci, qu'il pensait au cinéma c'était pour être derrière la caméra. Heureusement pour nous, il ne sera jamais Cindy Crawford.

Le film ne se focalise pas que sur l'histoire d'amour brisée entre George et Jim, il y a une vrai réflexion sur la peur et la connerie humaine. George se désespère d'apprendre la littérature à des gens qui ne pensent qu'à rentrer chez eux pour regarder la télé. Un de ses collègues ( Lee Pace) ne parle que de l'abris anti-atomique qu'il fait construire sous son jardin pour protéger sa famille des Russes. ( L'histoire se passe en pleine crise des missiles de Cuba). Et surtout il y a ce fabuleux passage sur Aldous Huxley où George Falconer explique à ses élèves que la haine vient de la peur.





Les couleurs changent au gré de l'état d'esprit du héros ( je vous ai dit à quel point Colin Firth méritait l'oscar ? pas encore ? Il le mérite!) ( et plutôt deux fois qu'une!) et on passe d'un gris-bleu dépressif à des couleurs plus chaude au fil de la journée. Les souvenirs avec Jim sont flamboyant qu'ils soient en couleur ou en noir et blanc -n&b qui fait penser à celui du Ruban blanc, avec un peu moins de soleil.

Ah oui un mot sur la musique, parfaite, géniale, sublime, je veux créer des musiques de film quand je serais grande! Elle est signée Abel Korzeniowski. Et puis on entend Le serpent qui danse par Serge Gainsbourg. ( Il est bien ce Tom Ford tout de même!)
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