samedi 6 mars 2010
An education de Lone Scherfig
Jenny Mellor, 16 ans au début des années 60 ( la garce!) excelle en classe de littérature ( Rochester aussi, ça aide à exceller!) mais est trop moyenne en latin. Le mignon Graham la drague un peu pendant qu'ils répètent à l'orchestre mais ses parents ne l'aiment pas trop. Le genre de ses parents c'est plutôt David Goldman qui a le double de son âge mais mène grand train. Jenny se laisse facilement convaincre : étudier c'est bien mais acheter du Burn-Jones et danser dans les club à la mode c'est mieux. Avec David Jenny a le sentiment de vivre, et ce sentiment lui plait plus que d'étudier le latin. Avec l'aval de ses parents qui oublient vite Oxford, Jenny accepte de se fiancer.
David est un personnage original dans la petite vie bien rangée que Jenny mène à Twickenham. Il fume des cigarettes française, il roule en Bristol et son meilleur ami collectionne les oeuvres d'art. Jenny ne sait pas trop comment il gagne sa vie, elle le devine, n'en est pas trop satisfaite mais préfère toujours ça à étudier le latin. Et puis il l'emmène à Paris... c'est tout de même plus chic ( en français dans le texte) que d'aller au concert de son école de fille!
Pour vraiment comprendre An Education, il faut savoir que dans un anglais noble et aujourd'hui un peu désuet " to be educated" ne voulait pas dire qu'on ne sortait pas d'une grotte néolithique, mais qu'on sortait d'Oxford ou de Cambridge. Etait "educated" celui qui était allé à l'université, et il fût une époque aujourd'hui révolue où en dehors des compétitions d'aviron oxbridgienne il n'y avait point de salut!
A la place d'une éducation classique à Oxford, David( qui n'est pas educated, c'est un self made man!) offre à Jenny une éducation IRL si l'on peut dire. C'est fou comme un titre de livre et de film peut vous faire réfléchir au sens d'un mot, au sens des choses... Faut il mieux analyser des livres et des idées ou faire de sa vie un roman ? Lynn Barber, la journaliste anglaise dont s'est inspiré Nick Hornby pour écrire le scenario de ce film, a eu la chance de vivre les deux. Elle a eu le beurre et l'argent du beurre ce qu'elle explique très bien dans cet article que je vous invite à lire.
Bon parlons de cinéma au moins un tout petit peu. Il m'a beaucoup plu et je crois que c'est là l'essentiel, non ? Carrey Mulligan que j'adorais déjà parce qu'elle a un passif Austenien et BBCien plus que convaincant ( Pride & Prejudice, Northanger Abbey, Bleak House) est vraiment parfaite. Et oui elle se transforme très bien en Audrey Hepburn, si tout le monde le dit c'est que c'est vrai! Peter Sarsgaard est parfait lui aussi, mais il est humain, et allongé sur son lit avec un marcel il fait aussi pervers-pépère que les autres. Dominic Cooper est génial en collectionneur d'art de Bedford Square ( what a flat mes amis, what a flat!) et Rosamund Pike est... éblouissante. Oui déjà c'est une des plus belle fille du monde, mais alors là elle joue les idiotes à merveilles. Elle n'en fait jamais trop, ne tombe pas dans la niaiserie ne rit pas bêtement. Elle est idiote comme il faut sans avoir l'air de sortir d'une émission de télé-réalité sur des starlettes américaines... Les parents de Jenny aussi sont très bien, eux aussi sont charmés par David et semblent revivre à son contact.
Ah oui et aussi avant de tellement vous ennuyer, j'ai adoré les références à Rochester et son aveuglement. Mais je n'en dis pas plus, il faut voir le film pour comprendre. Je crois que cette partie vient du scenario, mais c'est plutôt bien vu.
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Le nom même de Nick Hornby me fait vibrer, alors forcément, le film, le livre, l'affiche ! Tu as vu comme l'affiche du film est sublime aussi !
RépondreSupprimerTu as une vraie qualité d'écriture. Moi qui n'arrive jamais a écrire sur le cinéma, je dévore ton avis.
RépondreSupprimerJ'habite en province, nous avons un cinéma (de taille raisonnable 12 salles) mais tenu par un unique homme pour qui le sens commerce passe avant l'art. Avoir de la VO ou de l'art & essai et une guerre souvent vaine. Je pense même à prendre un abonnement sur Paris pour me gorger de films un week-end par mois.
Ne pouvoir voir ici, que des films commerciaux me révolte... :/
Je voudrais tellement voir ce film !
Qu'ajouter ? Je suis entièrement et totalement d'accord avec toi. Ce film est une perle.
RépondreSupprimerJe n'ai pas vraiment compris l'allusion à l'aveuglement de Rochester, mais c'est parce que je ne suis pas une Brontë-ophile.
Je savais pas qu'en bonne copine de moi tu étais sexfa. Des sixties!! J'ai acheté le bouquin tout a l'heure. Je le lis puis je lis ra note. Et je commente! ;-)
RépondreSupprimerCarobine
@Caro : je suis une grande fan des années 60 devant l'éternel, je crois que ça date de mes 12 ou 13 ans quand j'ai découvert les ensembles courrèges! Je te dis pas le ravissement quand Miss Fine en a porté un!
RépondreSupprimer@Mona : Oh il faut que tu lises Jane Eyre, c'est super! Dans J.A c'est Rochester qui est aveugle et là c'est Jenny et sa famille, ça m'a fait tilté quand la prof en parle. Et Rochester et David sont assez similaire !
@the celinette: Courage, ça sortira vite en dvd!
@Océane : moi aussi j'aime bcp Nick Hornby donc ça me fait vibrer aussi!
Mais c'est vraiii que toi aussi tu vénères miss fine :-D...
RépondreSupprimerLa prochaine fois, on parlera des sixties alors!
J'ai aussi énormément aimé l'allusion à Rochester, étant presqu'aussi Brontëite que Janéite...
RépondreSupprimerTu as lu le scénario?