mardi 2 mars 2010

Un amour vintage d'Isabel Wolff





Autant vous le dire tout de suite : je n'aime pas Isabel Wolff. Enfin pas elle, ses livres. En février 2002 si je me souviens bien, j'avais lu " les tribulations de Tiffany Trott" et je n'avais pas du tout aimé. A l'époque, j'avais trouvé que c'était honteusement pompé sur Bridget Jones. Mais à l'époque, on ne parlait pas encore de "chick-litt", j'étais loin de m'imaginer que des douzaines d'héroïnes célibataires et gaffeuses allaient venir envahir les étals des libraires.

Et puis les titres reprenaient tous le même schémas :Les mésaventures de Minty Malone, Misérable Miranda, Rose à la rescousse... Non, franchement ça ne me disait rien du tout. Et je les ai soigneusement évité pendant une petite dizaine d'année. Et pour être sincère, même aujourd'hui ça ne me tente pas.

Pourtant, j'ai eu très envie de lire Un amour vintage, parce qu'Emjy me l'avait conseillé. Après une petite balade chez Gibert samedi dernier qui m'a offert la chance de le trouver au prix de 6 euros, je suis rentrée chez moi avec le livre dans la poche. Grand bien m'en a pris!

Tout d'abord, pas d'héroïne gaffeuse à la recherche du grand amour. Phoebe Swifft, c'est tout le contraire! Très affectée par la mort de sa meilleure amie dont elle se sent responsable, cette brillante commissaire-priseur spécialisée dans la mode chez Christies, décide d'ouvrir une boutique de vêtements vintage dans le petit quartier londonien où elle habite. Dans un roman de chick litt classique, elle serait en procès avec son voisin le fleuriste et à la fin ils se marieraient et auraient beaucoup d'argent. Mais là c'est un peu moins facile que ça et je crois ne pas me tromper en disant qu'on se demande jusqu'à la fin avec qui Phoebe finira et surtout si elle finira avec quelqu'un. C'est plutôt bon signe de commencer un roman chick-litt sans deviner la fin au bout de 3 pages dès qu'un mâle pointe le bout de son nez!

A côté de ça, il y a bien évidemment quelques petites critiques à faire : les robes magiques qui font le bonheur de leurs clientes ( pour le coup là c'est cousu de fil de soie blanc vintage!), les clientes gentilles comme tout, la jeune ado de 16 ans aussi détestable qu'il est permis de l'être, et cette charmante vieille dame qui a tant de chose en commun avec l'héroïne! Et puis la provence et ses vignobles, qui font tant rêver les anglo-saxons... Mais bon, ça n'entache pas vraiment le roman.

Petit à petit on découvre pourquoi Phoebe se sent coupable de la mort de son amie Emma, on la voit exorciser ses vieux démons en aidant une autre femme à vaincre les siens et tout cela est très agréable. Et puis aussi mention spéciale à la mère de Phoebe, qui n'est pas du tout une mère de chick litt qui cherche à tout prix à voir sa fille casée. L'histoire des parents de Phoebe est d'ailleurs assez originale et touchante. Un bon point.

Un autre bon point c'est la façon très visible dont Isabel Wolff s'est documenté pour écrire son roman. L'héroïne est une passionnée de vieux vêtements ( le mot vintage m'énerve un peu depuis qu'on trouve du H&M vintage sur ebay!) et j'ai été bluffée par tous les noms de maisons de couture aujourd'hui oubliée qu'on retrouve au détour d'une ligne. Non mais voilà Fortuny quoi, qui parle encore de Fortuny aujourd'hui ? Ca m'a donné envie de ressortir des étagères mes vieux livres d'histoire de la mode... Isabell Wolff n'est pas une modeuse du net qui saute au plafond en croyant découvrir une nouvelle styliste qui s'appelle Sylvia Rielle ou pire qui prend Sport Max pour une ligne de jogging! Donc je ne peux que dire chapeau, elle a ouvert des vrais livres sur le sujet!

Bref toutes les comédies romantiques ne sont pas des réussites, idem pour les romans de chick-litt, mais celui là est une bien jolie surprise que je vous recommande!

7 commentaires:

  1. Ca a l'air assez sympa, en effet, pour du Isabel Wolff ! Je suis en train de finir Le cercle littéraire des amateurs..., ça m'a vraiment, vraiment plu ! Tu devrais persévérer !

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  2. Je te l'emprunterai, alors! Histoire de voir si ça détonne vraiment par rapport à ses autres bouses. (peut-être qu'il y a un traducteur qui a fait du zèle^^).

    Tu as bloqué sur le cercle littéraire ? J'ai bien aimé, mais sans y voir le chef-d'oeuvre dont tout le monde a parlé mais je trouve tellement chouette qu'un auteur se soit donné le mal d'écrire un roman épistolaire que je n'arrive pas à être féroce. Finalement, je dirai que la plus grande qualité de ce livre est d'être facile à lire. (in cauda venenum.)

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  3. Ah la vague de chick litt du début des années 2000 ... J'ai lu presque tout ce qu'a écrit Isabel Wolff parce que j'aimais ses héroines, à l'époque et tant pis pour la répétition des situations.

    Maintenant, j'aime ce livre parce qu'il est différente justement. Il y a une vraie histoire et ce n'est pas une intrigue amoureuse pour une fois. Bien sur, elle est là mais ce n'est pas le but de Phoebe (et de sa mère, toutes les mamans ne sont donc pas des Mrs Bennet ?).

    Et les robes ! On sent que l'auteur s'est renseignée, on s'imagine les coupes, formes ...

    Tu bloques sur "le cercle ..." ? Pas forcément étonnant, le style épistolaire peut déranger. Et puis, on a tous des goûts différents, c'est ça qui est chouette ;).

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  4. @toutes : Le cercle, je n'arrive pas à rentrer dedans, à retenir qui est qui alors que je n'ai jamais eu de mal avec l'épistolaire pourtant.Je l'ai commencé plein de fois et dès que je le reprends, j'ai oublié qui a fait quoi!

    @Shopgirl : On a simplement pas les mêmes attentes en matière de littérature.

    @Eré, Mona : je vous le prêterais, il n'est vraiment pas désagréable

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  5. En fait, j'ai envie de dire qu'on se fiche de savoir qui est qui au début car tout vient bien s'imbriquer assez vite... Ca m'a fait le même effet, puis j'ai tout bien compris (or si moi je comprends...). Comme Eré, je ne pense pas que ce soit un chef-d'oeuvre, mais c'est très agréable.

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  6. J'ai rarement une autre "attente" que celle de passer un bon moment avec un livre. Ou alors c'est inconscient peut-être ...

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  7. Mais moi je ne passe pas un bon moment avec un livre si j'ai l'impression de l'avoir déjà lu, et c'est ce que j'ai ressenti avec Tiffany Trott et ensuite en commençant Minty Malone, je trouvais que c'était tellement prévisible que je n'ai pas continué!

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