vendredi 12 mars 2010

Les locataires de l'été de Charles Simmons

C'est pendant l'été de 1968 que je tombais amoureux et que mon père se noya : voilà comment débute Les Locataires de l'été.



Sur la plage du Cap Bone où ses parents possèdent une maison de vacances, Michael 15 ans tombe amoureux de Zina, 20 ans, qui loue avec sa mère un petit pavillon sur leur propriété. Tout va pour le mieux car elle semble s'attacher à lui mais les choses n'avancent pas aussi vite que le rêverait Michael. Pendant qu'il fait sa cour, il observe aussi les allées et venues des adultes -ceux-ci l'acceptant avec une facilité quelque peu déconcertante dans leur cercle- qu'il croit comprendre. C'est qu'au jeu des observations, son amie Hillyer est un peu plus fort que lui. Et le drame annoncé dès l'incipit se produit. Peut-être aurait il mieux fallu pour Michael demeurer à l'état d'innocence quelques pages de plus...



Charles Simmons est un écrivain américain dont j'ignorai l'existence jusqu'à ce qu'à ce que la couverture de ce livre me fasse de l'oeil. Et oui je suis faible : Edward Hopper+Phebus Libretto = objet du désir. Et je ne regrette pas d'avoir déboursé 1 euros 50 chez Boulinier pour assouvir ma nouvelle envie de collection de Libretto parce que j'ai vraiment adoré ce roman. Le style est très simple ( mais c'est un compliment) et les phrases sont épurées d'adjectifs qualificatifs comme truculent qu'on ne devrait plus retrouver dans aucun livre rédigé après 2003. Pour reprendre Lily, je dirais que ce roman n'a pas un gramme de trop, et c'est vraiment agréable de lire un texte aussi parfaitement maîtrisé.

Les locataires de l'Ete est un roman d'apprentissage troublant, mais absolument pas pervers. Ce qui m'a troublé c'est la facilité déconcertante des relations entre les adultes et Michael. Dans ce roman, jamais les adolescents ne sont mis à l'écart des adultes, ils partagent leurs conversations et leurs verres de vodka et tout cela semble naturel. Ce n'est pas l'idée que je me faisais de la société américaine des années 60, et même de la société actuelle. Mais leurs échanges d'égaux à égaux ne sont pas du tout malsains. C'est ce qui m'a marqué le plus dans ce livre. La relation entre Michael et son père est d'ailleurs une des plus belles relations père-fils qu'il m'ait été donnée de lire, même si je dois bien l'avouer, j'ai eu affaire à bien peu de relations père-fils dans ma vie de lectrice.

Pour parler de littérature en général, la lecture des Locataires de l'été marque ma première réelle incursion dans la littérature américaine dite contemporaine et j'ai hâte de continuer mon exploration. Et donc OUI, je vous le recommande plus que chaudement!

1 commentaire:

  1. Je l'ai commandé, ayé. Phébus Libretto c'est la ruine du lecteur, t'es quasi certain que ce sera que du bon !

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