jeudi 25 février 2010
A single man de Tom Ford
George Falconer, un professeur de littérature (sans doute à UCLA) décide de mettre fin à ses jours parce qu'il n'arrive pas à survivre à la mort de Jim, son compagnon. C'est sa dernière journée, entrelacée de quelques souvenirs furtifs, que nous donne à voir Tom Ford.
George ( Colin Firth, aussi parfait que Colin Firth peut l'être) se réveille après un cauchemar et en se tournant dans son lit, se rapelle qu'il vit désormais seul. Il n'a pas réussi à mourir dans son sommeil comme toutes les autres nuits, et décide alors que cette journée sera sa dernière journée.
Il se prépare, répond au coup de téléphone matutinal de son amie Charley ( Julianne Moore plus belle que jamais) tout aussi seule que lui, salue une dernière fois sa femme de ménage, monte dans sa voiture et se rend à l'université pour donner un dernier cours sur Aldous Huxley. Il fait aussi d'autres choses comme aller vider son coffre, préparer son suaire et vider son bureau sous l'œil intéressé d'un de ses élèves ( Nicolas Hoult, qui a bien grandi depuis About a boy et qui porte le jean blanc et le pull angora à la perfection), rencontrer un gigolo espagnol des plus sensuel, danser un twist et se faire offrir un taille crayon. Et bien sûr, se souvenir de Jim( Matthew Goode) de leur rencontre, de leur dernière conversation, et de plein d'autres choses parce que les gens qui s'aiment pendant seize ans ont forcément beaucoup de souvenirs.
Il était légitime de se demander si Tom Ford allait réussir son premier film ( Je dis premier parce que j'espère qu'il y en aura d'autres) mais depuis la dernière Mostra de Venise il n'y avait plus aucun doute à se faire. Tom Ford après avoir été un styliste brillant est devenu un réalisateur brillant. Quand il déclarait, en quittant Gucci, qu'il pensait au cinéma c'était pour être derrière la caméra. Heureusement pour nous, il ne sera jamais Cindy Crawford.
Le film ne se focalise pas que sur l'histoire d'amour brisée entre George et Jim, il y a une vrai réflexion sur la peur et la connerie humaine. George se désespère d'apprendre la littérature à des gens qui ne pensent qu'à rentrer chez eux pour regarder la télé. Un de ses collègues ( Lee Pace) ne parle que de l'abris anti-atomique qu'il fait construire sous son jardin pour protéger sa famille des Russes. ( L'histoire se passe en pleine crise des missiles de Cuba). Et surtout il y a ce fabuleux passage sur Aldous Huxley où George Falconer explique à ses élèves que la haine vient de la peur.
Les couleurs changent au gré de l'état d'esprit du héros ( je vous ai dit à quel point Colin Firth méritait l'oscar ? pas encore ? Il le mérite!) ( et plutôt deux fois qu'une!) et on passe d'un gris-bleu dépressif à des couleurs plus chaude au fil de la journée. Les souvenirs avec Jim sont flamboyant qu'ils soient en couleur ou en noir et blanc -n&b qui fait penser à celui du Ruban blanc, avec un peu moins de soleil.
Ah oui un mot sur la musique, parfaite, géniale, sublime, je veux créer des musiques de film quand je serais grande! Elle est signée Abel Korzeniowski. Et puis on entend Le serpent qui danse par Serge Gainsbourg. ( Il est bien ce Tom Ford tout de même!)
mercredi 24 février 2010
Le Serpent qui danse
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau!
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.
À te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon coeur!
— Charles Baudelaire
dimanche 21 février 2010
J'écoute aussi de la musique!
Ce soir ( et les jours qui suivent) je vous propose de découvrir Lyon Presqu'île, une chanson du brillant & talented Benjamin Biolay ( que j'aime bien depuis son premier album Rose Kennedy) et qui a le bon goût de magnifier le quartier où j'habite depuis 12 longues années. Cette chanson, c'est dire si je la kiffe donc!
Merci à la parfaite parfaite Simone de Bougeoir d'en avoir parlé récemment!
La gouvernante française d'Henri Troyat
Henri Troyat est mort il y a quelques années déjà, c'était un vieillard mais il n'a jamais arrêté d'écrire. Je n'ai pas lu tous ses livres loin de là! Je me souviens avoir nourri pendant quelques mois une folle passion pour ses romans lorsque j'étais au collège. Passion initiée par Viou puis ses suites A demain Sylvie et Le troisième bonheur qui comptent encore aujourd'hui parmi mes livres préférés, mais aussi passion qui comme toutes les passions a fini par s'essouffler. Cela fait donc bien 12 ou 13 ans que je me souviens avec nostalgie de ses écrits et surtout de cette gouvernante française qui m'a fait découvrir la Révolution d'Octobre. Bah oui quoi, je ne suis pas Gilbert Becaut, je n'ai pas rencontré Natalie sur la place rouge qui était vide.
Il y a deux ans, au hasard d'une discussion sur un forum littéraire ( Lambton pour ne pas le citer), je me suis souvenue de l'affection que j'avais eu adolescente pour l'histoire de Geneviève, des riches russes libéraux ou pas et de ses amis qui ont cru que la Révolution ferait le bonheur du peuple. Sauf que of course, le livre qui avait été réédité au début des années 2000 ne l'était plus. J'ai fait tous les bouquinistes du monde mais rien. Je l'avais repéré d'occas sur internet, mais je préférais attendre d'avoir la chance de le retrouver IRL. C'est aujourd'hui chose faite, et même chose deux fois faite! On n'est jamais assez prudent ( Et puis la couverture de l'édition j'ai lu était très vilaine)
Donc constat, en 2010 j'aime toujours ce livre que j'ai lu en 1997. Je le trouve toujours agréable et bien écrit ( Henri Troyat n'a pas volé son fauteuil sous la coupole, n'est pas VGE qui veut!) et Maxime, le jeune journaliste pauvre et idéaliste ( Note pour plus tard : recenser tous les journalistes pauvres et idéalistes qui peuplent la littérature) a un certain charme. Ça doit être l'âme slave!
Bref si vous aimez la russie, si vous avez envie d'en savoir plus sur son histoire "rouge" mais pas du tout d'une façon trop manichéenne ni en lisant un procès à charge contre "ces affreux bolcheviks", je ne peux que vous conseiller ce livre. Le conseil est le même si vous avez juste envie de lire un bon livre. Mon édition grand-format fait 225 pages.
vendredi 19 février 2010
La bonté : mode d'emploi de Nick Hornby
How to be good, ou La bonté mode d'emploi n'est pas le plus connu de sa petite dizaine de livres, mais c'est celui qui a ma préférence. La raison est assez simple, je me reconnais assez en Katie l'héroïne.
Kate, une bonne trentaine d'année est "juste quelqu'un de bien", elle est médecin et au lieu de gagner des milles et des cents dans une clinique privée, elle bosse dans un dispensaire publique anglais. Elle est travailliste alors que ses parents sont de fieffés conservateurs et elle se dévoue à sa famille.
Jusqu'au soir où elle trompe son mari à la suite d'une convention. Parce qu'en fait, Kate en a marre de lui, de son côté raleur et de sa fichue chronique dans le journal local où il est chaque semaine " l'homme le plus en colère d'Holloway" la petite banlieue londonnienne où ils habitent. Elle ne supporte plus son côté aigri, ses incessantes râlleries contre absolument tout le monde, les petits vieux qui ne marchent pas assez vite sur les trottoirs, les gens qui ne trouvent pas leur carte-bleue aux caisses de Tesco et les gamins qui font du bruit en sortant de l'école...
Alors elle décide de divorcer.
Et là électrochoc total chez son tendre époux, qui du jour au lendemain, suivant les principes du Dr Feelgood, un médecin néobab qu'il accueille sous leur toit, décide de devenir la bonté incarnée. Adoption d'enfants SDF, don des jouets aux enfants du quartier, après-midi passées à jouer aux cartes avec les vieux du quartier : tout y passe. Et ce qui sur le papier est admirable devient l'enfer sur terre... Enfer qui ne peut que faire rire le lecteur!
Pour la première fois chez Hornby, l'héroïne était une femme et je trouve qu'il s'en sort plutôt bien. Comme quoi tous ces trucs d'esprits féminins, c'est un peu surfait!
Nick Hornby est un écrivain pop star, ses livres devraient être vendus avec des playlists spotify en préambule. Ils sont donc comme des chansons pop : ça a l'air léger, c'est léger mais ça fait réfléchir plus qu'on ne le croit au premier abord. Contrairement aux écrivains français contemporains qui nous offrent soit du niais ( chut chut pas de marque) soit des auto-fictions assez narcissique ( mais parfois plaisantes), il sait créer des personnages un peu dingues mais crédibles. Bref il sait dépeindre ses contemporains avec humour certes, mais réalisme. Je le considère comme un Amnistead Maupin des années 90/2000.
La bonté mode d'emploi est donc en quelques sortes un livre qui pousse à la réflexion et qui fait comprendre que l'enfer est pavé de bonnes intentions. Je suis la première à essayer de faire toujours le bien, à me battre contre l'égoïsme, à vouloir être gentille. Et donc il m'arrive souvent ( très souvent pour être honnête) d'être peinée par l'attitude d'autres personnes, ce qui me va jusqu'à m'atteindre parfois physiquement. Mais grâce à Nick et à Kate, je culpabilise beaucoup moins quand je suis égoïste ou un peu méchante. Enfin bon, mon côté vengeur masqué n'a pas non plus disparu, j'essaye juste d'y avoir recours avec un peu plus de mesure.
J'avais lu sur son site officiel, il y a de ça quelques années, que Colin Firth avait l'intention de s'investir dans une adaptation cinéma, car il est très ami avec Nick et qu'il avait été déçu que les producteurs américains de About a boy lui préfèrent Hugh Grant, plus bankable à l'époque. J'ignore tout à fait où en sont les choses aujourd'hui, mais j'espère un jour voir cette adaptation!
One of my favorite things about Nick Hornby is the fact that , being now pretty famous, there are no need to introduce him. Hourra, no wikipeding and no " Ahahaha look how clever I am, I can copy-paste wikipedia in less than a click". By the way, he's worth it ! His fame didn't came from any breast-increasing surgery ( This was Jordan) but from brilliant books and a couple of films.
jeudi 18 février 2010
La princesse et la grenouille
La princesse et la grenouille c'est donc l'histoire de Tiana, une jeune femme noire qui trime à la Nouvelle-Orléans pour ouvrir le restaurant dont rêvait son père. Oui le dit papa est mort avant de pouvoir acheté ne serait-ce qu'une marmite moins cabossée pour faire du gumbo.
La meilleure amie de Tiana est blanche de chez blanche, mais pas méchante. Non chez Walt Disney on ne va pas jusqu'à dire aux enfants que les américains blancs dans les années 20/30 étaient encore majoritairement racistes. C'est un conte de fée pour enfant c'est vrai, mais il est dommage que les studios Disney n'aient pas joué le jeu jusqu'au bout en montrant au moins quelques racistes. Parce que là, voir Tiana et sa mère monter dans le même bus que les blancs et s'assoir au milieu d'eux, voir Big Daddy Lebeuf et sa fille Charlotte venir prendre leur petit déjeuner comme si de rien n'était dans le boui-boui où travaille Tiana, ça me faisait tilter.
Enfin les enfants dans la salle ne devaient pas encore avoir entendu parler d'apartheid et des Jim Crow Laws, donc eux ils n'y ont pas trop fait attention! Ca a du bon parfois d'être un enfant!
Dans le même genre, le prince en question s'appelle Naveem. Il vient du royaume magnifique de Malaysia que je situerait bien en Inde. Si Charlotte, prête à tout pour épouser un prince se jette à son coup, il est dommage au final que Tiana n'épouse pas un blanc. On n'est qu'en 2010, faut pas pousser mémé dans les orties je le sais bien, mais tout de même...
Je critique, je critique mais j'ai quand même beaucoup aimé. C'est d'abord une excellente idée d'avoir choisi La Nouvelle Orléans et le bayou comme toile de fond. Outre la musique doucement jazzy et swing qui est un gros plus du film ( même si moi, mon amour éternel de chanson made in Disney c'est à Mon amour, je t'ai vu au beau milieu d'un rêve que je le réserve) ( Et allez, aux chansons du Roi Lion aussi), c'est un geste fort à mon sens d'avoir choisi une ville et une région récemment détruite par un ouragan. Et c'est aussi un bel hommage à la culture afro-américaine.
Les personnages sont tous attachants, mention spéciale pour ma part à Ray, la libellule.
Et puis tout de même saluons le message so american que fait passer Tiana : il faut travailler pour réussir. Les restaurants appartiennent à ceux qui se lèvent tôt! Ah oui, en fait c'est aussi so sarko :D
Bref un dessin animé " à l'ancienne" finement marketté mais tout de même très agréable.
mercredi 17 février 2010
Et si c'était niais ? de Pascal Fioretto
Eh bien c'est raté. totalement. Au bout de quelques pages j'étais déjà lassée de la parodie. Attention, elle est très bien faite! Pascal Fioretto n'en ait pas à sa première tentative, mais ça ne m'a fait aucun effet. La parodie de Marc Lévy (devenu ici Marc Levis) est aussi niaise que ses vrais écrits et j'aurais pu prendre plaisir à me moquer de bon coeur. Mais sans que je sache pourquoi, je me suis ennuyée plutôt qu'autre chose et j'ai rangé le livre dans ma bibliothèque sans jamais l'en ressortir.
Peut-être qu'un jour je me remettrais à l'ouvrage, mais avec une bonne centaine de livres en attente dont Pierre de Lune de Wilkie Collins que j'ai acheté récemment contaminée que j'étais par Ofelia, je crois que je le garderais plutôt pour montrer à mes petits enfants qu'au temps où Mamie était jeune, on savait s'amuser!
lundi 15 février 2010
Le goût des autres
Comme pour faire un pied-de-nez à l'univers des blogs, le goût des autres a aussi failli être le nom de ce blog. J'aimais bien l'idée de parler de mes goûts ( et peut-être aussi mes dégoûts) culturels en tous genre dans un blog qui aurait eu un tel titre. Mais il y a déjà un blog qui s'appelle comme ça et j'ai préféré faire autre chose. Mais le titre peut à nouveau changer très vite, nous verrons bien...
Bref, je m'éparpille.
Le goût des autres est un de mes films préférés. Me voilà découverte, je n'ai rien contre la littérature française contemporaine et ce rien s'accorde aussi avec le cinéma.
Le goût des autres, c'est l'histoire d'un chef d'entreprise beauf qui tombe amoureux d'une comédienne intello qui est obligée de lui donner des cours d'anglais pour vivre. Mais c'est aussi l'histoire de son garde du corps, un ancien flic, qui lui entame une relation avec Manie, une serveuse qui est la meilleure amie de la comédienne et qui était sorti, il y a longtemps, avec le chauffeur du chef d'entreprise. On rencontre aussi une décoratrice d'intérieur qui aime un peu trop les tissus fleuris, un jeune artiste contemporain et son compagnon un peu snob ( Vladimir Yordanov qui siègera à la droite de Dieu un jour où l'autre tant il est brillant), une costumière qui en pince pour un propriétaire de bar...
Le goût des autres c'est l'histoire de mondes différents que tout oppose et qui finissent par se rencontrer, non sans heurts, et qui parfois finissent par se comprendre. Que fera la comédienne de théâtre de l'amour sincère du chef d'entreprise inculte ( Rigoletto et Verdi pour lui ce sont Juanita Banana et Henri Salvador) ? Que se passera-t'il quand l'ancien flic droit comme la justice découvrira que sa petite amie deale du shit pour ses voisins ? Le chef d'entreprise comprendra-t'il un jour qu'on se moque de lui ?
Oui toutes ces questions trouvent une réponse dans le film. Le brio des Jaoui-Bacri c'est d'avoir réalisé un film choral où tout s'emboîte parfaitement et où personne n'est épargné sans tomber dans le cruel. En fait ce film pourrait avoir comme sous-titre orgueil et préjugés.
Les acteurs sont parfaits et il est bien dommage que depuis de trop nombreuses années Gerard Lanvin se contente d'enchainer les pseudo blockbuster français. Il marche si mal que ça son bistrot à La Baule ? Ou est-ce que son fils Manu l'a ruiné en réalisant son -médiocre-premier album ?
Anecdote personnelle : Ce film m'a fait découvrir Bérénice, qui est toujours à ce jour ma pièce de théâtre préférée (prends-ça dans tes dents Beckett!)
Il y a bien un point à critiquer : le rôle de la femme de Castella, le chef d'entreprise, me fait un peu trop penser à une resucée du rôle de Catherine Frot dans Un air de Famille.
La reine du silence de Marie Nimier
De lui, il me reste peu de souvenirs et quelques trésors : une montre qui sonne les heures, un stylo dont la plume penche à droite et cette carte postale, où il me demandait en lettres capitales :
Que pourrait bien dire la Reine du silence sans y perdre son titre, et l'affection de son papa ?
Ou encore : comment, à la fois, parler et ne pas parler?
J'étais coincée. Prise au piège de l'intelligence paternelle.
Dans la Reine du Silence, elle part à la recherche de ce père qu'elle a si peu connu puisque ses parents étaient déjà séparé lors de l'accident et qu'elle ne l'avait pas revu depuis des mois, mais aussi à la recherche de Sunsiaré de Larcône une jeune écrivaine de grande beauté qui se trouvait sur le siège passager de l'aston martin et qui est morte elle aussi dans l'accident.
Elle raconte aussi sa vie, par petite bribe. Les moments où elle écrit, les fois où elle a essayé d'être chanteuse puis un peu comédienne, les interviews dans lesquelles on lui parle de son père et où l'on veut absolument avoir son avis sur les familles d'écrivain.
Ce n'est pas un roman traditionnel, pas de suspense, pas d'introduction ni de transformation. Aucun héros n'arrive sur son cheval blanc pour aider Marie Nimier à mieux connaître son père. Aucun vieil ami du dit père ne vient faire de révélation scandaleuse. Le ton est plutôt mélancolique et réfléchi. Marie Nimier fait des allez-retour entre le moment où elle écrit, où elle pense à son père en lisant Pinnochio à ses enfants, et d'anciennes anecdotes familiales. Le tout sans que le lecteur ne soit perdu un instant. La reine du silence est clairement un roman autobiographique, mais pas linéaire pour autant, si ce n'est le fait que dans l'incipit elle a 5 ans et qu'à la dernière phrase 45 ou 46.
C'est en tout cas un de mes coup de coeur dans le domaine de la littérature française contemporaine qui est à mon humble avis, bien trop vilipendée aujourd'hui alors qu'elle recèle de petites pépites.