lundi 15 février 2010

Le goût des autres

Il y a dix ans ( le 1er mars 2000) sortait sur les écrans français le premier film d'Agnès Jaoui. Elle en a co-écrit le scénario avec son compagnon de longue date Jean-Pierre Bacri. Ils avaient déjà commis Cuisine et dépendances, On connait la chanson, smoking/no smoking et Un air de famille.




Comme pour faire un pied-de-nez à l'univers des blogs, le goût des autres a aussi failli être le nom de ce blog. J'aimais bien l'idée de parler de mes goûts ( et peut-être aussi mes dégoûts) culturels en tous genre dans un blog qui aurait eu un tel titre. Mais il y a déjà un blog qui s'appelle comme ça et j'ai préféré faire autre chose. Mais le titre peut à nouveau changer très vite, nous verrons bien...

Bref, je m'éparpille.
Le goût des autres est un de mes films préférés. Me voilà découverte, je n'ai rien contre la littérature française contemporaine et ce rien s'accorde aussi avec le cinéma.

Le goût des autres, c'est l'histoire d'un chef d'entreprise beauf qui tombe amoureux d'une comédienne intello qui est obligée de lui donner des cours d'anglais pour vivre. Mais c'est aussi l'histoire de son garde du corps, un ancien flic, qui lui entame une relation avec Manie, une serveuse qui est la meilleure amie de la comédienne et qui était sorti, il y a longtemps, avec le chauffeur du chef d'entreprise. On rencontre aussi une décoratrice d'intérieur qui aime un peu trop les tissus fleuris, un jeune artiste contemporain et son compagnon un peu snob ( Vladimir Yordanov qui siègera à la droite de Dieu un jour où l'autre tant il est brillant), une costumière qui en pince pour un propriétaire de bar...

Le goût des autres c'est l'histoire de mondes différents que tout oppose et qui finissent par se rencontrer, non sans heurts, et qui parfois finissent par se comprendre. Que fera la comédienne de théâtre de l'amour sincère du chef d'entreprise inculte ( Rigoletto et Verdi pour lui ce sont Juanita Banana et Henri Salvador) ? Que se passera-t'il quand l'ancien flic droit comme la justice découvrira que sa petite amie deale du shit pour ses voisins ? Le chef d'entreprise comprendra-t'il un jour qu'on se moque de lui ?

Oui toutes ces questions trouvent une réponse dans le film. Le brio des Jaoui-Bacri c'est d'avoir réalisé un film choral où tout s'emboîte parfaitement et où personne n'est épargné sans tomber dans le cruel. En fait ce film pourrait avoir comme sous-titre orgueil et préjugés.

Les acteurs sont parfaits et il est bien dommage que depuis de trop nombreuses années Gerard Lanvin se contente d'enchainer les pseudo blockbuster français. Il marche si mal que ça son bistrot à La Baule ? Ou est-ce que son fils Manu l'a ruiné en réalisant son -médiocre-premier album ?

Anecdote personnelle : Ce film m'a fait découvrir Bérénice, qui est toujours à ce jour ma pièce de théâtre préférée (prends-ça dans tes dents Beckett!)

Il y a bien un point à critiquer : le rôle de la femme de Castella, le chef d'entreprise, me fait un peu trop penser à une resucée du rôle de Catherine Frot dans Un air de Famille.

1 commentaire:

  1. C'est également un de mes films préférés. Il contient, finalement, tellement d'espoir au fil d'une réflexion sur l'individualité! Une mise en scène un peu statique, peut-être, mais subtile.

    (C'est aussi ma pièce de théâtre préférée. Pauvre Corneille, qui s'est fait ravir la vedette.)

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