jeudi 18 février 2010

La princesse et la grenouille

Il n'y a pas à dire, chez Disney, ils savent comment s'y prendre pour faire venir dans les salles de cinéma des jeunes femmes sans enfants. Ils leur servent sur un plateau doré un dessin animé à l'ancienne avec une princesse dans le titre. Et hop, ça marche. Formatés par des siècles de pseudo virilité exacerbée, peu de jeunes hommes iront en bande suivre les aventures de Tiana et de son prince grenouille. Mais ça, c'est un autre débat...

La princesse et la grenouille c'est donc l'histoire de Tiana, une jeune femme noire qui trime à la Nouvelle-Orléans pour ouvrir le restaurant dont rêvait son père. Oui le dit papa est mort avant de pouvoir acheté ne serait-ce qu'une marmite moins cabossée pour faire du gumbo.

La meilleure amie de Tiana est blanche de chez blanche, mais pas méchante. Non chez Walt Disney on ne va pas jusqu'à dire aux enfants que les américains blancs dans les années 20/30 étaient encore majoritairement racistes. C'est un conte de fée pour enfant c'est vrai, mais il est dommage que les studios Disney n'aient pas joué le jeu jusqu'au bout en montrant au moins quelques racistes. Parce que là, voir Tiana et sa mère monter dans le même bus que les blancs et s'assoir au milieu d'eux, voir Big Daddy Lebeuf et sa fille Charlotte venir prendre leur petit déjeuner comme si de rien n'était dans le boui-boui où travaille Tiana, ça me faisait tilter.

Enfin les enfants dans la salle ne devaient pas encore avoir entendu parler d'apartheid et des Jim Crow Laws, donc eux ils n'y ont pas trop fait attention! Ca a du bon parfois d'être un enfant!

Dans le même genre, le prince en question s'appelle Naveem. Il vient du royaume magnifique de Malaysia que je situerait bien en Inde. Si Charlotte, prête à tout pour épouser un prince se jette à son coup, il est dommage au final que Tiana n'épouse pas un blanc. On n'est qu'en 2010, faut pas pousser mémé dans les orties je le sais bien, mais tout de même...

Je critique, je critique mais j'ai quand même beaucoup aimé. C'est d'abord une excellente idée d'avoir choisi La Nouvelle Orléans et le bayou comme toile de fond. Outre la musique doucement jazzy et swing qui est un gros plus du film ( même si moi, mon amour éternel de chanson made in Disney c'est à Mon amour, je t'ai vu au beau milieu d'un rêve que je le réserve) ( Et allez, aux chansons du Roi Lion aussi), c'est un geste fort à mon sens d'avoir choisi une ville et une région récemment détruite par un ouragan. Et c'est aussi un bel hommage à la culture afro-américaine.
Les personnages sont tous attachants, mention spéciale pour ma part à Ray, la libellule.

Et puis tout de même saluons le message so american que fait passer Tiana : il faut travailler pour réussir. Les restaurants appartiennent à ceux qui se lèvent tôt! Ah oui, en fait c'est aussi so sarko :D

Bref un dessin animé " à l'ancienne" finement marketté mais tout de même très agréable.

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